Le perfectionnisme = avantage ou ennemi ?

Le perfectionnisme, en psychologie, consiste à se comporter comme si la perfection pouvait et devait être atteinte. Sous sa forme extrême, pathologique, le perfectionniste considère toute imperfection comme inacceptable. (Wikipédia)

Le perfectionnisme est un trait de personnalité qui se caractérise par le fait que la personne est très exigeante envers elle-même, elle se met la barre très haute. De plus, elle accorde beaucoup d’importance au regard des autres et elle s’auto-évalue tout le temps, se remet en question en permanence. La personne perfectionniste est toujours insatisfaite d’elle-même.

Bien trop souvent ce trait de caractère a des répercussions négatives comme :

  • un manque de confiance en soi
  • des troubles alimentaires
  • de l’anxiété
  • de la dépression

Le perfectionnisme peut donc nuire à votre propre bien-être et/ou celui de votre entourage.

C’est quoi le perfectionnisme ?

D’après les études de 2 chercheurs et psychologues, Gordon Flett et Paul Hewitt en 1991, il existe 3 sortes de personnes perfectionnistes :

  1. le perfectionniste orienté vers lui-même
    Son exigence de travail est extrêmement élevée car ses standards sont très hauts.
  2. le perfectionniste orienté vers les autres
    Il a tendance à mettre de la pression sur les autres car les standards qu’ils déterminent pour eux sont très hauts, généralement, inatteignables. Ce qui est souvent source de tensions et de conflits professionnelles.
  3. le perfectionniste “socialement prescrit”
    Il a le sentiment que les autres attentes de lui un travail ultra parfait. Mais ça, c’est ce qu’il croit.

« Les signes sont différents d’une personne à l’autre », explique Frédéric Langlois, professeur au Département de psychologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières

Etes-vous perfectionniste ?

Le perfectionnisme est une notion subjective. Ce qui est parfait pour certains ne l’est pas forcément pour d’autres.

C’est une qualité d’être exigeant envers soi-même ou les autres mais uniquement si cette exigence est réaliste et mesurable. Si cette exigence est tombée dans l’excès ou bien si elle est devenue une idée fixe ou une préoccupation constante, ce n’est pas bon.

Voici quelques signes qui vous aideront à déterminer si vous êtes perfectionniste : 

  • pas de place à l’erreur.
  • chaque chose à sa place. Tout doit être parfaitement rangé.
  • vous ne supportez pas les imprévus et les changements de planning.
  • toujours travailler d’une certaine manière, dans un certain ordre.
  • vous avez peur de ne pas atteindre la barre que vous vous êtes fixé.
  • vous vous focalisez sur le résultat souhaité et non sur le chemin parcouru pour l’atteindre.
  • si le résultat n’est pas atteint vous êtes frustré, vous vous rendez coupable, vous ruminez sur plusieurs jours ce résultat non obtenu.
  • vous retenez plus ce que vous n’avez pas réussi à faire que ce que vous avez réalisé.
  • Si votre résultat est atteint vous n’en profitez pas et cherchez de suite un autre résultat à atteindre encore plus haut que le précédent.
  • vous attendez le moment parfait, idéal pour accomplir telle ou telle tâche ce qui peut vous pousser à la procrastination.
  • comme votre travail n’est jamais assez bien réalisé vous rognez sur votre sommeil, vos temps de repos, vos repas, croyant augmenter la qualité de votre travail. Vous passez des heures à retravailler sur un détail.
  • on vous a déjà fait la remarque que vous étiez trop dur envers vous même.
  • vous vous mettez la barre tellement haute que cela peut vous conduire au burn out.
  • vous ne supportez pas d’être en retard ne serait-ce qu’une minute.

Être perfectionniste n’est ni une qualité ni un défaut mais plutôt les 2 à la fois. C’est à la fois un moteur et une insatisfaction perpétuelle.

Le perfectionnisme, ami ou ennemi ?

Ce trait de caractère étant très ambivalent, voici quelques détails pour y voir plus clair.

Quels sont les côtés positifs et négatifs ?

Côtés négatifs

  • vous êtes très rigide dans vos actions
  • vous vous remettez énormément en question
  • vous avez sans cesse peur d’échouer
  • vous procrastinez en repoussant votre objectif avec comme explication “ce n’est pas parfait”
  • vous ne vous arrêtez pas de peaufiner votre travail
  • votre bien-être est blessé et vous souffrez car la frustration et la culpabilité sont votre quotidien. C’est la conséquence de cette quête de travail “haute qualité”.
  • vous relayez votre santé au second plan, trop préoccupé par votre travail.
  • vous n’arrivez pas à déléguer.
  • vos relations sociales sont altérées par votre perfectionnisme.

Côtés positifs

  • vous cherchez à vous dépasser
  • vous êtes organisé et très précis
  • vous vous donner les moyens de développer vos compétences
  • vous êtes persévérant dans votre travail
  • vous boostez votre créativité
  • vous voyez ou décryptez les choses avec une grande précision : mots, images, émotions etc…
  • vous savez vous remettre en question

Le côtés négatifs amènent à un épuisement émotionnel et physique, de même qu’une baisse de l’estime de soi et qu’une insatisfaction personnelle constante. Les relations sociales sont compliquées.

Les côtés positifs amènent à moins de stress et d’anxiété. Mais aussi, plus de motivation, d’estime de soi et de satisfaction personnel. Ainsi un meilleur bien-être et une meilleur santé.

Alors comment faire du perfectionnisme une force ?

L’objectif est de changer de petits comportements à la fois. Très souvent, les perfectionnistes oublient le but de ce qu’ils entreprennent. L’idée est d’arriver à prendre plaisir à ce que l’on fait, assouplir ses propres règles pour les rendre plus réalistes et laisser de côté la réussite. (Frédéric Langlois)

  1. Ne pensez pas en mode “tout” ou “rien”. La vie est faite de hauts et de bas.
  2. Ne tombez pas dans l’excès de contrôle.
  3. Ne restez pas bloqué sur les choses qui n’ont pas fonctionnées.
  4. Utiliser la loi de Pareto : 20% des efforts apportent 80% des résultats.
  5. Respectez-vous en prenant soin de vous. Dormez bien, manger correctement, reposez-vous régulièrement.
  6. Apprenez à lâcher prise et à écouter votre intuition.
  7. cultiver vos relations sociales, amicales et familiales et ne restez pas seul.
  8. récompensez-vous à chaque nouvelle étape franchie dans votre activité et surtout à chaque petites victoires accomplies. Faites-vous plaisirs dans vos avancées.
  9. déléguez pour décharger votre charge mentale et éviter l’épuisement.
  10. prenez conscience que personne ne vous demande d’en faire autant.
  11. Mieux vaut une chose bien faite que parfaite.
  12. Si vous vous sentez submergé dans cette situation, faites appel à un professionnel de santé.
  13. S’habituer à des contextes imparfaits à vos yeux mais néanmoins confortables.
  14. Acceptez que vous vous améliorez avec le temps.

Conclusion

Si vous êtes perfectionniste votre mental vous envoie une image de votre résultat “parfait” mais cette image est souvent surfaite et ainsi vous passez tout votre temps à peaufiner encore et encore votre travail jusqu’à vous épuiser physiquement et émotionnellement.

Mais est-ce que tous les détails méticuleux que vous apportez à vos réalisations sont reconnues par autrui ?

Attention au risque de fatigue chronique, d’épuisement total voire de burn out. Et attention à ce que cela ne nuise pas à vos relations familiales, amicales et sociales.

En étant perfectionniste, vous passez à côté de bonheurs de la vie car vous êtes les trois quarts du temps insatisfait et sous pression. Alors relativisez !

Naturellement bien,

Virginie

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